« Se croire sorti de la cuisse de Jupiter »

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Vous avez sans doute autour de vous un voisin, un collègue, un parent même, qui se croit le plus beau, le plus fort, le plus intelligent… le meilleur quoi. Eh bien cet imbécile qui se prend pas pour une merde, qui s’la raconte, qui frime… bref qui vous gonfle avec ses « moi… je… moi… je », on dit de lui : « il croit être sorti de la cuisse de Jupiter »

D’où vient cette expression ?

Non, cette expression n’a rien à voir avec l’astronomie; on ne parle pas de la planète ici, mais du dieu de la mythologie romaine Jupiter alias Zeus dans la mythologie grecque.

Voici l’histoire : Alors que Zeus entretenait une liaison avec Sémélé, une mortelle, celle-ci est tombée enceinte de leur fils, Dyonisos. Héra, sa 3e épouse qui était aussi sa sœur (ben quoi, c’était un dieu, il pouvait faire ce qu’il voulait avec qui il voulait :D), fort jalouse de la grossesse de Sémélé, lui a fait croire que Zeus était en réalité un horrible monstre. Alors la maîtresse, voulant voir son amant dans toute sa puissance, lui a demandé de se mettre à nu, mais comme elle n’était qu’une simple mortelle, elle n’a pas pu supporter la vue des éclairs entourant ce dieu et est aussitôt foudroyée. Zeus n’a eu que le temps de recueillir l’enfant du ventre de sa mère et de le placer dans sa propre cuisse jusqu’à sa naissance trois mois plus tard. Par conséquent, on dit d’une personne qui crâne sans arrêt, qu’il « croit être sorti de la cuisse de Jupiter » parce qu’il pense être au-dessus des humains et aussi extraordinaire et grandiose qu’un dieu tout-puissant.

Ailleurs dans le monde qu’est-ce qu’on dit :

Étant donné que des « je suis le meilleur » il y en a partout, dans chaque coin du monde on a créé des expressions spéciales « je m’la péteurs» qui sont aussi drôles que l’attitude de ces personnes.

Allemagne : Monsieur Important

Angleterre : Penser de soi être la lumière / l’ampoule la plus brillante sur l’arbre de Noël; croire que son cul contient le soleil qui brille; penser de soi être le don de Dieu au monde / à l’humanité; être dans son propre cul. 😀

Brésil : Penser avoir le roi dans le ventre.

Canada (Québec) : Ne plus passer par la porte; se péter les bretelles; se prendre pour un autre.

Espagne : Se prendre pour la reine des mers.

États-unis : Se croire le cadeau de Dieu à l’humanité.

Iran : On dirait qu’il est tombé de la trompe / du cul de l’éléphant.

Italie : Il se croit qui sait qui

Mexique : Être né par des dieux.


Arnaud Tsamère… est-ce que la 5e dimension existe?

« CHOSE PROMISE », le one man show extraordinaire d’Arnaud Tsamère, humoriste prodigieux, est l’autre spectacle fabuleux que j’ai vu en Avignon dont j’aimerais parler avec vous, si j’arrive à le décrire parce qu’il n’y a aucun adjectif connu des messieurs Robert et Larousse qui puisse le qualifier.

Quel spectacle fantastique! Pardon, j’ai dit spectacle… non, je dirais plutôt… un « délirarium »…  oui je sais, ce mot n’existe pas, mais je suis obligée de créer des néologismes quand il est question de l’univers « absurde » d’Arnaud Tsamère… bon, je disais donc… : un « délirarium »  composé de purs moments  de folies où chaque instant tu es transporté dans un nouveau délire totalement « absurde », et hallucinant. Moments qui te font oublier tes dettes, tes problèmes, les abrutis, les salauds, les crapules, les misères de ce monde pour planer dans un monde rocambolesque et hilarant. Moments où tu te demandes : « Je suis bien sur Terre, n’est-ce pas? », c’est que tu as l’impression d’être emporté dans un tout autre univers!

Mais avant de continuer, je devrais peut-être vous présenter brièvement cet artiste : lui aussi je l’ai connu par l’émission d’On ne demande qu’à en rire (voir l’article : Jérémy Ferrari! Qui est-ce?) ; c’est l’un des favoris parmi les humoristes de cette émission et son humour décalé et hors-norme lui a valu de nombreux admirateurs. Il a un univers insolite propre à lui. Si vous aimez l’absurde comme genre d’humour, il en est le maître. Grâce à son imagination débordante et sa créativité sans borne, il arrive à nous faire rire des choses très banales. C’est un expert de « coq à l’âne »; ce que je veux dire c’est qu’il a le don de traiter un sujet, puis de parler d’un autre et pendant qu’il parle de l’autre sujet, l’interrompre et revenir au sujet initial sans perdre le fil; c’est vraiment incroyable. C’est un grand artiste, très inventif, avec l’habileté à faire parler même les fruits et les légumes!!!

Bon, revenons à nos moutons… euh… à son spectacle :

Je le trouve encore meilleur sur scène. Il incarne le rôle de Patrice Valenton un professeur d’économie qui monte sur scène pour tenir la promesse qu’il a faite solennellement à son ami sur son lit de mort. Eh quel professeur fou! Il est drôle, plein d’énergie et d’enthousiasme. Pourquoi professeur d’économie? Ce serait une question à lui poser. Est-ce parce que c’est un cours très sérieux basé sur des chiffres et des calculs sans aucun rapport avec la comédie? En tout cas, il nous fait beaucoup rire ce prof! Là aussi on a eu droit à des passages de « coq à l’âne » réalisés avec une habileté remarquable. Ah non! Arnaud Tsamère ne prend pas les chemins les plus faciles pour nous faire rire, mais des sentiers tortueux, et à chaque tournant c’est une nouvelle idée qui ressort, alors le spectateur doit le suivre pas à pas pour ne pas déraper ou se perdre. De toute façon, c’est tellement captivant qu’on reste attentif à chacun de ses mots… Et puis il ne faut pas oublier ses improvisations prodigieuses et ses interactions ingénieuses avec le public qui donne au spectacle une autre dimension.

Si seulement il s’arrêtait à ce personnage de Valenton, non, à lui tout seul, il incarne une quinzaine de personnages avec des personnalités et des mimiques totalement différentes les unes des autres avec une tel brio qu’on se dit : « J’hallucine ou quoi, y a 1 personne, 5, 10, 15, ou ???!!! sur scène? ». Quel comédien! Il change de personnage en un clin d’oeil et rentre dans des délires complètement fous! Croyez-moi je ne sentais vraiment plus mes pieds sur Terre, comme si j’étais transportée dans une autre dimension.

Pour couronner le tout, le one man se termine de manière encore plus délirante qu’elle commence : le numéro de ventriloquie que le professeur loufoque effectue maladroitement en compagnie de son copain Falzouille est extraordinaire! Et sa danse!!! Cette danse burlesque avec son mignon petit dragon est spectaculaire :D!!!

Sincèrement, je savais que j’allais aimer son spectacle, mais être impressionnée de cette sorte, non.

Arnaud Tsamère a de la classe, beaucoup d’élégance; il est inventif, ingénieux, hallucinant… et extrêmement drôle : c’est un grand artiste qui nous fait voir de toutes les couleurs.

Jérémy Ferrari… Ange et démon sur le pont d’Avignon

Jérémy Ferrari sur scène

Dieu, Dieu, Dieu… que dire de cet artiste. J’ai bien peur de commencer à écrire et de ne pas trouver les mots justes pour le décrire, lui et le spectacle extraordinaire qu’il a produit en Avignon et que j’ai eu la chance d’aller voir. Eh oui… j’ai cassé ma tirelire déjà à moitié vide et parcouru l’Atlantique pour aller voir ce prince de l’humour noir!

Éblouie, abasourdie, ébahie, sonnée, estomaquée, émue, chamboulée, et j’en passe… c’est ainsi que je suis sortie du spectacle de Jérémy Ferrari.

Son one man tourne autour de la religion… Et, non, ce n’est pas du tout élitiste, moralisateur ou intellectuel, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il se moque des absurdités de l’extrémisme religieux avec un tact et une intelligence incroyable et beaucoup d’humour, humour noir certes, mais très drôle. Mais cet artiste ne s’est pas lancé dans ce « projet » tête baissée, c’est après avoir lu, je dirais même étudié « religieusement » la Bible et le Coran, en plus de questionner et de discuter avec des « experts en religion » (prêtres, imams et rabbins) pendant des années qu’il a écrit et mis en scène son spectacle prodigieux. Il a choisi de dénoncer le racisme, la pédophilie, la misogynie… toutes ces bêtises humaines qui se retrouvent dans l’extrémisme religieux, en se marrant lui-même et en nous faisant rire plutôt que de s’en lamenter. Je tiens à préciser qu’il ne critique pas la foi ou les croyances, mais bien l’extrémisme. Comme il le dit lui même : « Je suis pour la liberté d’expression et je veux pas aller à l’encontre de la foi parce que j’irais contre mon propre message, je parle vraiment de l’extrémisme religieux et des déviances que ça peut amener. »

Son texte sublime, son interprétation phénoménale, sa générosité sans limites sur scène, son interaction avec le public font de ce spectacle, un one man extraordinaire : sa plume narquoise, mais combien élégante est extrêmement efficace, percutante et drôle. Tel un magicien habile, il jongle avec les mots horribles, les manipule avec doigté pour les transformer en des propos très comiques. Il dénonce, il choque, il provoque, sans mâcher ses mots, et son interprétation exceptionnelle contribue à rendre ce sujet grave et sérieux, léger et vraiment rigolo. Son énergie sans borne sur scène est remarquable : il court par-ci, sautille par-là, interagit avec nous, se moque même de nous, et ainsi, il nous emporte dans son univers; on réfléchit avec lui, on analyse avec lui, on se choque avec lui, on rit avec lui, et tout ça, au même instant. Au milieu de ses critiques, il nous donne une véritable leçon de philosophie de la vie qui agit sur nous telle une claque, mais sans jamais oublier de nous faire rire. Je suis passée par toute une gamme d’émotions et d’états d’âme tout au long du spectacle : rires… larmes… stupéfaction…rires… horreur… choc… larmes… rires… admiration… frissons, etc.

En plus de ces qualités, Jérémy est juste et équitable puisqu’il se moque autant des chrétiens que des musulmans et des juifs. Il n’en n’épargne aucune. Dans un sketch, qui pour moi est l’un des moments forts de son spectacle, il se moque de la pédophilie des prêtres. L’image qu’il projetait était horrible dans ma tête, mais la façon dont il a abordé ce thème et sa superbe interprétation ont fait en sorte que j’en ai ri aux larmes. Il se moque aussi des pratiques extrêmes des juifs avec intelligence; c’était vraiment drôle. Je ne savais pas, par exemple, qu’ils n’avaient pas le droit d’utiliser l’électricité le jour du Chabbat. Ce que je ne comprends pas, c’est que l’électricité n’existait pas à l’époque, quel est le fil conducteur entre Moise et Edison alors? Et d’où est venue cette « loi »? Je sais qu’ils n’ont pas le droit d’allumer le feu, y a-t-il un lien avec ça? Bon passons… Il dénonce également les injustices et les maltraitances envers les femmes dans l’islam, sujet qui, en lui-même, est triste, voire enrageant, mais là encore il arrive à le faire passer grâce à sa puissance comique et son texte magnifiquement écrit.

J’ouvre une parenthèse ici : il est vrai que les femmes étaient traitées de façon très barbare avant l’islam dans les territoires où cette religion est née, enfin, on ne peut même pas parler de « traiter », puisqu’on les enterrait vivantes; peut-être qu’à cette époque Mohammed était considéré comme le « sauveur des dames », puisqu’il a mis fin à ce rite atroce, et leur a donné le droit de vivre, c’est vrai aussi que certaines lois ont été établies en tenant compte des conditions de vie de l’époque, mais beaucoup de croyances, de coutumes et de lois ont été créés en défaveur des femmes, sans doute parce que c’étaient les hommes qui les créaient et que les hommes ne réfléchissent pas toujours avec leur tête :D. Et puis, le fait de vouloir vivre maintenant, des milliers d’années plus tard, selon les lois de cette époque, alors que les conditions de vie ont complètement changé, est vraiment absurde. Il y a aussi le fait qu’on interprète ces lois selon les intérêts d’un groupe, et ce sont ces interprétations des extrémistes qui entraînent la misogynie et la maltraitance envers les femmes. Et je pense que c’est ça que Jérémy Ferrari voulait dénoncer.

Pour revenir au spectacle de Jérémy, ça m’a chamboulé l’esprit, ça m’a ébranlé le cœur, des souvenirs ont circulé dans ma tête, certains pénibles et douloureux, d’autres marrants. Ayant connu le christianisme pur et dur et l’extrémisme musulman, toutes ces absurdités qui se trouvent dans l’extrémisme m’était bien familière, mais c’était tellement bien joué et abordé avec une telle finesse que ça devenait vraiment original et hilarant.

Et puis, l’extrait de la fin! Mon Dieu! Quel moment renversant! Moment où le comédien y incarne Dieu, un Dieu tout-puissant. WOW! J’éprouvais des frissons dans chacune des cellules de mon être, et croyez-moi, je n’exagère rien. C’était vraiment divin!!

Puis à la fin du spectacle, quand le public lui accorde un standing ovation et l’acclame, on voit toute la joie et l’émotion l’envahir : à ce moment c’est l’homme sensible, touchant et reconnaissant qui remercie son public et ceux qui lui ont accordé la chance de se produire.

Jérémy Ferrari hors scène :

La différence entre l’artiste immonde, culotté et méchant, sur scène, et l’homme timide, gentil et touchant, hors scène, est surprenante. C’est là qu’on voit l’immense talent de l’humoriste qui rentre totalement dans son personnage une fois sur scène. Sa disponibilité et sa proximité avec le public sont remarquables. Son charisme, son charme naturel, sa générosité et sa timidité le rendent très attachant; on se sent très proche de lui en fait.

Jérémy Ferrari est un grand artiste, bourré de talent à l’avenir très prometteur. L’humoriste à réussi à faire salle comble à toutes ses 22 représentations dans la salle la plus grande d’Avignon; en tout 7700 personnes ont participé à son spectacle;  il a battu le record de nombre d’entrées du festival d’Avignon. Succès dû au travail acharné, à la volonté de fer, à son immense talent en plus de sa proximité avec son public.

Mais pour Jérémy la vie n’a pas toujours été aussi jolie, et si sa carrière est en ce moment sur une lancée, il n’en a pas toujours été ainsi : il a dû galérer pendant des années pour arriver à ce stade. Je parlerai de son parcours dans mes prochains articles, pour l’instant, ce qui compte c’est de vous faire connaitre l’immense talent de cet artiste et ses créations. Oui, je dis bien « création » parce que des représentations écrites avec autant de finesse et interprétée aussi brillamment sont carrément des chefs-d’œuvre.

Vous entendrez encore parler de lui, ça vous pouvez en être sûrs, car il a beaucoup de projets prévus. Quant à moi, je l’attends à Montréal.

« Être au septième ciel »

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Quand tu jubiles, tu t’extasies, tu es excité, quand tu es tellement heureux que tu sautes de joie et de plaisir très haut comme si tu allais toucher le ciel, eh bien dans ces moment là tu « es au septième ciel ».

D’où vient cette expression ?

Le ciel a toujours fasciné l’être humain. Autrefois, les Anciens croyaient que la Terre, qu’ils considéraient comme le centre du monde, était entourée de l’univers qui, lui, se composait de sept sphères de cristal. Selon eux, ces sphères contenaient les astres et les dieux. Chaque sphère correspondait à un ciel : en premier, le ciel de la Lune, en deuxième, celui de Mercure, en troisième, celui de Vénus, en quatrième, le ciel du Soleil, en cinquième, celui de Mars, en sixième celui de Jupiter et enfin au septième ciel se trouvait le Saturne. Ils pensaient que Dieu habitait dans le firmament, c’est-à-dire le tout dernier ciel où se trouvaient les étoiles. À l’époque, lors des moments de plaisir, on disait être ravi au ciel, comme si un « ravi-sseur» les arrachait virtuellement du sol et les portait dans le ciel.

Ailleurs dans le monde qu’est-ce qu’on dit? 

Partout dans le monde, même si on exprime notre extase de différentes façons, on retrouve souvent l’idée de monter très très haut dans les airs.

En Allemagne, Espagne, Brésil, Israël on emploie la même expression : Être au septième ciel.

Algérie : S’envoler de joie

Angleterre :  Heureux comme une palourde à la marée haute; se sentir sur le sommet du monde; marcher sur l’air; être au-dessus de la Lune

Argentine : Toucher le ciel avec les mains

États-unis : Être au septième ciel; être sur le neuvième nuage 

Grèce : Naviguer dans des mers de bonheur

Iran :   Des ailes poussent de joie

Italie : Toucher le ciel avec un doigt; être au septième ciel

Pays-Bas :  Être dans les nuages; marcher la tête dans les nuages

Portugal : Être dans ses sept fermes

Québec  :  Être aux oiseaux

 

Sur le pont d’Avignon…

Quel voyage fabuleux!! Une semaine de rêve qui est passée d’une vitesse de lumière. J’ai vu des coins magnifiques de la ville, rencontré des gens extraordinaires, eu des conversations captivantes. Les rues animées d’Avignon, le sourire et la joie de vivre sur le visage des gens, le rire des enfants, les artistes distribuant leur tract avec un regard de « Venez nous voir s’il vous plaiiiiit », les posters et les affiches suspendus un peu partout dans la ville, etc. rendent la ville très attrayante. Il y a aussi les spectacles de rue, qui vont de médiocre à bon, mais tout à fait sympathiques. Les danseurs de rue, ces artistes pas tellement importants, mais qui créent du plaisir et de la joie pour les gens, transforment les rues en plancher de danse; c’est gai et divertissant. Pendant le festival, Avignon a des airs de Montréal durant les festivités estivales en plus petit, avec moins de diversités culturelles, mais la présence de beaucoup de monde dont parmi eux des étrangers.

Mais, ce qui m’a le plus impressionné, ce sont les spectacles de deux humoristes extraordinaires : Arnaud Tsamère et Jérémy Ferrari. Ces deux artistes fantastiques m’ont fait beaucoup rire chacun à leur manière et pour de raisons totalement différentes. Je les connaissais par l’émission télévisée On ne demande qu’à en rire, diffusée sur TV5, je savais donc que j’allais bien rigoler, mais alors là, c’était au delà de mes espérances, Arnaud en m’emportant dans un monde où  les abrutis, les salauds et les crapules n’existent pas et Jérémy en me faisant rire de ces abrutis, salauds et crapules. Un grand merci à ces deux artistes formidables.

En tout cas, j’ai fait un merveilleux voyage et suis revenue enrichie par de nouvelles découvertes.

Jérémy Ferrari! Qui est-ce?

Alors, comme je disais dans mon article précédent, j’adore l’humour noir.

Vous en connaissez des humoristes qui pratique ce genre d’humour vous? Un qui enchaîne les propos les plus cinglants sans se gêner et qui vous fait pleurer… de rire, et non de tristesse? Pour moi, celui dont j’admire l’humour sombre, cynique et pourtant si tendre et drôle est le jeune humoriste français que j’ai eu la chance de connaître grâce à l’émission On ne demande qu’à en rire qui est diffusée sur TV5 au Québec et sur France 2 en France. Il se nomme JEREMY FERRARI, une étoile montante dans cet univers noir.

Et oui, c’est avec ce sourire angélique et cet air « innocent » que Jérémy déballe les pires monstruosités avec une aisance et grâce incroyable, d’où son surnom le diable à tête d’ange. Il espère ainsi provoquer les 3R : réflexion, réaction et rire, ce dernier étant son premier but. Cet humoriste cynique n’a pas peur de choquer, ni d’irriter, au contraire, je pense même que c’est le carburant qui le pousse à aller encore plus loin. Toujours en équilibre sur le fil du rasoir sans perdre pied, Jérémy Ferrari aborde des sujets sensibles, tristes et durs de manière impitoyable, mais tellement drôle. Ce diable n’épargne personne quand il se produit : Arabes, Chinois, Japonais, noirs, roux, siamois, handicapés, malades, enfants adoptés, etc. en prennent à leur compte, à part égal. Jérémy croit profondément qu’on peut se marrer de tout et il le montre bien à chaque présence. Ses textes dignes de pièces de théâtre sont tout simplement magnifiques. Oui, ça fait bizarre de qualifier des textes remplis d’horreurs de « magnifiques », mais je ne vois pas de meilleur adjectif pour décrire des textes écrits avec autant de finesse, d’élégance et de sensibilité. Sa plume caustique et incisive provoquent des OHHH, mais aussi beaucoup de rires. C’est aussi un excellent comédien et grâce à cet art, il peut faire passer toutes ces atrocités.

Avec son univers noir unique, son talent inouï, son intelligence remarquable, et son charme naturel, il a su toucher très vite le cœur du public d’On ne demande qu’à en rire dès ses premiers passages et en devenir maintenant, après plus de deux ans et de 75 passages, le pilier.

Mais avant de continuer à propos de cet humoriste, une brève explication concernant le concept de l’émission d’On ne demande qu’à en rire :  au cours de ce programme TV, conçu par Laurent Ruquier, des humoristes peu connus du grand public présentent sur le plateau un sketch conçu spécialement pour l’émission sur un thème d’actualité, sketch pour lequel ils seront notés par quatre membres du jury et le public. Jérémy a été invité à cette émission, invitation qu’il a acceptée à condition d’avoir la liberté d’expression et de ne pas être censuré, liberté qu’on lui a accordé et dont il a su en profiter à merveille le malin. Il faut dire que jusqu’à ce moment, on craignait sa présence dans les programmes TV ou bien si on le prenait, on le censurait, ce que cet humoriste audacieux ne pouvait accepter.

Je pense que la meilleure façon de vous le faire connaître, c’est de vous montrer quelques-uns de ses sketches.

Voici la vidéo de son 5e passage : La roulette russe, un jeu dangereux est un sketch qui parle de suicide, sujet tabou qu’il a su traiter avec subtilité et grâce, sans pour autant mâcher ses mots. Comme vous pourrez le constater sur cette vidéo, Jérémy Ferrari n’a pas eu peur de choquer le public dès ses premiers passages.

Un autre sketch qui a fait ravage et qui restera encore longtemps dans les annales humoristique, c’est son sketch sur le Calcul mental. Un sketch très bien construit, interprété avec brio, horrible oui, mais à mourir de rire :D. Je préfère ne pas en dire plus et vous laisser le découvrir par vous-même.

On peut également entendre Jérémy à la radio : après plusieurs participations à l’émission, Laurent Ruquier, ayant apprécié ses talents, l’a engagé comme chroniqueur récurrent dans l’émission quotidienne  On va s’gêner, diffusée sur Europe 1, émission qui traite avec légèreté et humour de l’actualité en France et dans le monde. Là aussi, il arrive à se démarquer avec brio.

Jérémy se produit aussi sur la scène, dans un spectacle qui se nomme, Allelujah bordel, écrit et mise en scène par lui-même, spectacle qu’il décrit lui même de « provocateur et original ». Dans ce one man qui porte sur le sujet sensible de la religion, il tourne en dérision les bêtises humaines que l’extrémisme religieux peut engendrer. Je n’ai pas encore vu ce spectacle, donc je ne pourrai pas en dire plus, alors je laisserai la parole à lui-même : « Les gens se rendent compte qu’en fait, mon humour noir, c’est de la moquerie sur les abrutis qui peuplent notre monde, les racistes, les homophobes et tous ces malades d’extrémistes religieux. Je n’ai absolument rien contre les religions, ni la foi ou les croyants. Je mets simplement en scène les absurdités de certaines parties de la religion. » Sur scène il apporte le Coran & la Bible et c’est en se basant sur leur texte qu’il dénonce les stupidités qu’il en ressort. Ce que je sais, c’est qu’il fait salle comble à chaque représentation et dans ses tournées, même en Belgique et en Suisse les gens s’empressent pour aller le voir. Je compte bien faire le voyage pour aller voir son spectacle en Avignon en France. Alors à mon retour, je décrirai son spectacle tel que je l’ai perçu. J’ai tellement hâte!!

Un véritable bourreau de travail, Jérémy Ferrari a plusieurs autres projets en main : coécriture de spectacle pour d’autres humoristes, scénario de film et plusieurs autres projets…. Je ne sais pas comment fait cet homme pour pouvoir accomplir autant de travail en même temps, c’est à se demander s’il n’a vraiment qu’une seule tête et deux mains.

Je publierai davantage de sketches dans mes prochains articles et parlerai de sa montée spectaculaire en deux ans et aussi des claques qu’il a reçues, et croyez-moi il en a reçu, avant d’atteindre cette popularité.

On le surnomme le Diable à tête d’ange, moi je préfère le Diable au cœur d’ange, parce que des gens à tête d’ange, mais cruels et méchants, il y en a pas mal.

Attention! Les Irianiens ne sont pas des Arabes!

Ne vous étonnez pas si vous voyez les Iraniens devenir choqués, offensés et même agressifs si vous leur dîtes : « Vous les Arabes… »; « votre langue arabe… », etc.. Aïe aïe, aïe!!! Chose à ne pas faire!! Vous risquerez d’en « prendre plein la gueule » :D. Il est vrai que l’Iran est un pays musulman dont l’écriture est basée sur l’alphabet arabe, cependant, les ressemblances s’arrêtent là. Les Iraniens sont d’origine indo-européenne, un tout autre peuple, une civilisation très ancienne et totalement différente, avec une culture et un mode de vie propre à eux.

Les Iraniens parlent le farsi, et non l’arabe. Certes, avec la venue de l’islam et l’entrée du Coran dans la vie des gens, la langue arabe a eu une grande influence sur l’iranien, beaucoup de mots arabes se sont introduits dans le farsi et des dérivés en ont été créés, que les Iraniens essaient tant bien que mal de « farsiser » d’ailleurs, mais ce n’est pas pour autant que ce sont des Arabes. Ce n’est pas parce que les Français vont faire du « shopping » ou que les Québecois trouvent quelque chose d’étrange « weird », et qu’ils utilisent le même alphabet que ce sont des Anglais, n’est-ce pas?

Pour distinguer les Iraniens des Arabes, il faudrait revenir sur leur histoire, que je ne ferai pas ici, d’une part parce qu’il serait très long d’écrire des milliers d’années d’histoire et de civilisation et de l’autre, je ne suis pas historienne et je ne connais pas vraiment la « vraie histoire » moi-même; elle a été tellement détournée, embellie sur certains aspects, enlaidie sur d’autres, etc. (d’ailleurs, qui la connaît?) mais j’énoncerai les grandes lignes après l’invasion de l’Iran par les Arabes.

La conquête de la Perse par les armées musulmanes a été sanglante. Des guerres d’indépendance se sont succédé et les Iraniens ont perdu des batailles décisives. Babak et Yaghoob Leyss-Saffar, les plus célèbres des commandants guerriers ont combattu les troupe du Calife des musulmans siégeant à Bagdad pendant de nombreuses années, jusqu’à ce qu’ils perdent leur bataille. C’est alors que la religion musulmane à été imposée aux Iraniens qui pratiquaient alors le zoroastrisme, ce qui a été un véritable choc entre les cultures perse et arabo-musulmane. Par la suite, le mouvement chiiste iranien a forgé une tradition spécifique qui donnait aux Iraniens l’illusion que cette religion était la leur, donc différente de celle des Arabes.Toutefois, même aujourd’hui, les Iraniens indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes, malgré l’effort qu’un groupe d’extrémistes a employé pour les éliminer, ou pour les transformer en fêtes religieuses islamiques depuis 30 ans. D’un point de vue culturel, des efforts ont été entrepris pour préserver la langue, l’héritage et l’identité nationale.

Depuis que les Perses sont devenus musulmans, et plus tard musulmans chiites, la culture islamique aussi bien dans le domaine de l’architecture que la littérature ou encore la science a atteint un degré de perfection inégalable; en effet les Arabes se sont approprié les connaissances de ce peuple qui était plus développé qu’eux!

Les plus grands philosophes, écrivains et scientifiques étaient des Perses, alors que tout le monde les croit Arabes :
Avicenne (Ibn sinna) médecin et philosophe de renom dont les découvertes médicales sont compatibles avec la médecine d’aujourd’hui.
Al -Khuwarizmi, l’inventeur de l’algèbre et de l’algorithme est né dans le centre de l’Iran.
Al-Biruni, grand mathématicien et astronome perse de langue arabe.

Et le conte « Les Milles et une nuits », n’est pas arabe comme on a tendance à le croire, mais bien perse (Shehrazade est un prénom cent pour cent perse).

Je finirai avec le poème d’Omar khayyam, un des plus grands poètes musulman iranien, la traduction ne rend pas l’image ni le sens aussi sublime que l’original, mais c’est tout de même très beau  :

« Hier est passé, n’y pensons plus
Demain n’est pas là, n’y pensons plus
Pensons aux doux moments de la vie
Ce qui n’est plus, n’y pensons plus »

« Elle passe bien vite cette caravane de notre vie
Ne perds rien des doux moments de notre vie
Ne pense pas au lendemain de cette nuit
Prends du vin, il faut saisir les doux moments de notre vie »

« L’humour est la politesse du désespoir »

 

« Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli! » – Victor Hugo

S’il y a bien une pilule qui puisse nous faire oublier, ne serait-ce que quelques instants, les laideurs, les chagrins, la maladie, la misère, la guerre, etc. qui nous entourent, c’est bien le RIRE, n’est-ce pas?

« Je n’appelle pas gaieté ce qui excite le rire, mais un certain charme, un air agréable qu’on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux. » – J. de Lafontaine

Qu’est-ce que l’humour? Robert écrit : « Forme d’esprit qui consiste à présenter la réalité de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites ». Qu’est-ce que ça veut dire? Ce sens classique que les académiciens donnent à ce mot est trop sec et rigide pour moi. Selon moi, l’humour est un moyen d’exprimer les réalités de façon plus légère; c’est tout simplement l’art qui provoque ce moment d’oubli qu’entraîne le rire, et celui qui possède cet art, c’est l’humoriste.

Si le but premier de l’humour est de faire rire, les humoristes utilisent ce moyen pour ironiser, dédramatiser et dénoncer également; en fait, ils profitent de la tribune de l’humour pour passer des messages : de la politique à la sociologie; de petites choses de la vie aux choses les plus douloureuses sont abordées de façon amusante.

« Si l’humour doit séduire par sa forme, il doit aussi bien convaincre ou informer par son fond. » – Georges Elgozy

Peut-on rire de tout? On apprécie différemment les formes de l’humour d’un coin à l’autre du monde, d’une culture à une autre, d’un point de vue à un autre; ce qui est considéré par certains comme de l’humour peut être perçu par d’autres comme une insulte. Mais je pense qu’au-delà de nos origines ou de notre culture, la perception qu’on a d’une forme d’humour dépend aussi de notre état d’esprit; si on a l’étroitesse d’esprit ou la tête rembourrée de préjugés et de croyances absurdes, c’est certain qu’on n’arrivera pas à discerner le 2e degré ou le 3e degré, c’est à dire le sens plus profond des mots exprimés du 1er degré. Alors, je pense que oui, on peut rire de tout, si l’humour est bien communiqué, avec de bons mots, de la bonne façon et au bon moment.

Chacun a son style d’humour favori. Certains aiment l’humour satirique, d’autres l’absurde, l’ironie fait davantage rire certaines personnes, etc., quant à moi, c’est l’humour noir qui vient me chercher et qui me fait rire. Ce genre d’humour qui provoque, qui choque, mais qui fait rire; ce style qui tourne en dérision avec cruauté et amertume les réalités dures de la vie, réalités qui en temps normal nous feraient pleurer. J’aime ce rire que provoque l’humour noir, ce rire mélangé avec le gêne, la honte même, cette sensation de :« faut pas que je ris de ces choses tristes et dures, c’est pas bien », pourtant tu ne peux te retenir.

Vous, quelle est votre définition de l’humour? Qu’est-ce qui vous fait rire? Qu’est-ce que le rire provoque chez vous? Pensez-vous qu’on peut rire de tout?

« L’humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d’esprit.  »- Charlie Chaplin

« Voir les choses en farce est le seul moyen de ne pas les voir en noir. Rions pour ne pas pleurer. » – Gustave Flaubert

« L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire » – Friedrich Nietzsche  


Ce qui nous unit…

Il y a beaucoup de choses qui nous séparent d’un coin à un autre du monde : langues, coutumes, habitudes de vie, musique, cuisine, etc. De nos différents nait la diversité du monde. Encore que, en analysant plus profondément ces caractéristiques qui créent nos différences, je suis persuadée qu’on y trouvera des racines communes.

Mais physiquement alors? On a beau avoir des couleurs et des traits différents, physiquement on a des caractéristiques semblables : bras, jambes, yeux, oreilles, nez, bouche et tête, eh oui, une tête! Et dans cette tête, même si nous avons des points de vue et des croyances différents, nous nous rejoignons dans certaines choses, les proverbes et les expressions, par exemple, qui eux-mêmes proviennent des nos croyances et de nos façons de voir les choses. S’il est vrai que nous n’employons pas les mêmes mots pour exprimer une idée dans les expressions ou les proverbes, le sens qu’on en déduit revient au même, et ils ont souvent des racines communes.

Je me suis amusée à en chercher et croyez-moi, c’est extraordinaire comme on se rejoint sur beaucoup d’entre eux. Je donnerai quelques exemples dans les prochains articles pour le démontrer.

Bienvenue…

Ce blog est un carrefour au coin duquel les mots, les idées, les paroles et les cultures diverses, venant d’ici et là dans le monde, vont se croiser, bavarder, s’écouter,  se convaincre, se disputer, se réconcilier, etc…

Ce blog est un pont qui crée un lien entre toi et moi qui disons la même chose dans des langues ou des langages différents, mais aussi entre nous qui parlons la même langue, mais les comprenons différemment.

Ce blog est un centre culturel pour tisser des liens, s’amuser, se détendre, se défouler, s’apprendre et se comprendre.